Le président américain dans l'impasse du «Don't ask, don't tell»

La Cour d'appel de San-Francisco en Californie a autorisé le 20 octobre le Pentagone à maintenir temporairement l'interdiction faite aux gays de faire état de leur préférence sexuelle. C'est une victoire pour l'administration américaine, mais une victoire qui met le président américain dans l'embarras. Le dossier des homosexuels dans l'armée américaine est décidément bien compliqué pour l'administration Obama.

Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes

Ne demandez pas. Ne dites rien. La loi « Don't ask, don't tell » qui interdit aux militaires américains de faire état de leur préférence sexuelle, résume en quelques mots la complexe situation dans laquelle se trouve aujourd'hui Barack Obama.

Pendant sa campagne en 2008, le président américain avait promis de faire abroger cette loi. Mais la première tentative devant le Congrès s'est soldée par un échec. Fin septembre, le Sénat a refusé d'ouvrir le débat sur la question.

Déçus, les groupes d'activistes pro-gays ont intenté de nombreuses procédures judiciaires. Et en Californie, l'une de ces procédures a abouti, la semaine dernière. Mais, l'administration Obama refuse de s'en remettre aux tribunaux, et a préféré interjeter appel de la décision : « Le temps de permettre au Congrès d'abroger la loi, et à l'armée d'assurer une transition en souplesse » explique, en somme la Maison Blanche.

Mais en période électorale, et alors qu'il risque de perdre la majorité dans les deux chambres législatives, Barack Obama joue gros en ne réalisant pas ses promesses de 2008.« Ne demandez pas, ne dites rien », le président américain aurait peut-être dû méditer la formule.

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