Au Brésil, Dilma Roussef fait volte-face sur la question de l’avortement

Le duel du second tour de l'élection présidentielle au Brésil s'annonce plus serré que prévu. Désormais, seul six points séparent encore la favorite Dilma Roussef du Parti des travailleurs de son adversaire, le social-démocrate et ancien gouverneur de Sao Paulo, José Serra. Face à ce tournant inattendu, la dauphine de Lula tente le tout pour le tout. Vendredi 15 octobre 2010, elle s'est engagée à ne pas légaliser l'avortement si jamais elle était élue présidente du Brésil. Un geste en direction des électeurs chrétiens qui sont devenus l'une des clés du scrutin du 31 octobre.

« Personnellement, je suis opposée à l'avortement. Je suis favorable au maintien de la loi actuelle ». Voilà ce qu'a écrit Dilma Roussef dans une lettre aux Eglises évangéliques du Brésil. La loi actuellement permet une interruption de grossesse seulement en cas de danger pour la vie de la mère ou après un viol.

C'est une volte-face de la candidate du Parti des travailleurs qui illustre la fébrilité du camp Roussef. Car la dauphine du président sortant, Lula da Silva, est connue pour ses positions plutôt progressistes. Mais des déclarations dans lesquelles elle se dit favorable à une légalisation de l'avortement ont été diffusées sur internet ce qui a fait basculer les électeurs chrétiens dans le camp de son adversaire José Serra. Le social-démocrate se pose justement en défenseur des valeurs familiales brésiliennes traditionnelles.

Or c'est justement le vote chrétien qui pourrait faire la différence le 31 octobre lors du deuxième tour de la présidentielle. Dilma Roussef le sait et s'efforce donc de regagner la confiance de ce Brésil croyant. Dans sa lettre aux Eglises, elle s'engage également à n'approuver que les articles de loi qui ne violent pas la liberté de croyance. En clair : une présidente Roussef laissera les Eglises libres de dénoncer par exemple l'union entre homosexuels.
 

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