Avec notre correspondante à Brasilia, Annie Gasnier
Tous les deux jours, une Brésilienne meurt des conséquences d´un avortement réalisé loin de l´hygiène des services de santé. Et des milliers de curtages sont pratiqués dans les hôpitaux, sur des femmes qui risquent ensuite jusqu´à trois ans de prison. Le nombre d´avortements dépasse un million par an.
A la veille du premier tour de l’élection présidentielle, des groupes catholiques et évangélistes conservateurs ont accusé la candidate du Parti des travailleurs d´être en faveur de l´avortement. Aussi Dilma Rousseff aurait perdu beaucoup de voix, suite aux prises de position d´évêques et de pasteurs dans leurs églises.
Depuis, la dauphine du président Lula contre-attaque et affirme être « favorable à la vie » au nom de Dieu. Mais elle s´était, auparavant, montrée favorable à la dépénalisation de l´avortement, pour des raisons de santé publique. Et elle subit en permanence des attaques du camp adverse, directe ou par le biais d´internet.
Cependant, le premier débat du second tour a eu lieu dimanche 10 octobre. Dilma Rousseff et José Serra ont évoqué l´avortement, mais ils ont aussi élargi leur confrontation à d´autres sujets, santé, infrastructure, sécurité publique.