A San Jose, tout le monde l'appelle Don Lucho. Un surnom qui laisse transparaître le respect mais aussi une certaine tendresse que les mineurs portent à Luis Urzua.
Le 5 août, au moment de l'éboulement, Don Lucho est chef de tour. Presque instinctivement, cet homme de 54 ans prend les choses en main, et tout aussi naturellement, les autres le suivent.
Luis Urzua organise immédiatement l'occupation de l'espace au fond de la mine, un long tronçon de mille cinq cent mètres de galerie en colimaçon. Les premiers 17 jours, il rationne la nourriture, rassure ses 32 compagnons d'infortune, leur permet de tenir, jusqu'à ce que une sonde souterraine retrouve les sinistrés en vie.
C'est lui qui le premier parle aux autorités en surface, au président Piñera : « Nous espérons que tout le Chili va faire l'effort nécessaire pour qu'on puisse nous sortir de cet enfer », lance-t-il. La capacité de Don Lucho à imposer discipline et calme aux miraculés, étonne même l'équipe de la Nasa venue conseiller les secouristes chiliens.
Ce mercredi 14 octobre 2010, enfin Luis Urzua monte le dernier dans la capsule qui le ramène à la lumière. « J'ai juste assumé mon devoir de capitaine » explique-t-il humblement. Au Chili, Don Lucho est le héro des héros.