Avec notre correspondante à Brasilia, Annie Gasnier
Ce devait être la grande nouveauté de cette journée électorale : la loi « ficha limpa », une loi exigeant un casier judiciaire vierge, et qui écarte tous les candidats condamnés pour malversations, corruption, trafic d´influence, infraction aux règles électorales, et autres crimes.
Le Congrès avait rechigné, mais en juin, il avait dû se soumettre à la pression de l´opinion publique : le projet de loi avait été présenté par des juristes et des associations, et signé par deux millions de personnes, fatiguées de la mauvaise réputation de leurs politiciens.
Mais en ce jour de vote, personne ne sait plus si cette loi est ou non applicable. Au total, 169 candidats écartés des listes ont fait appel, alléguant l´inconstitutionnalité du texte, et la Cour suprême n´a pas encore statué.
Les électeurs trouveront donc dans les urnes électroniques le nom de ces personnages. Mais lors des résultats, leur nombre de voix ne sera pas publié. La justice statuera, un jour, sur le destin de ces bulletins de votes. Une impasse qui entache tout le scrutin.
Parmi les principaux candidats à la présidentielle en lice pour ce scrutin, Dilma Rousseff, la candidate soutenue par le président Luiz Inacio Lula da Silva, est donnée gagnante par les sondages devant son principal adversaire, le social-démocrate José Serra, ex-gouverneur de Sao Paulo. L'écologiste Marina Silva n'arrive qu'en troisième position.
Dans une campagne assez morne, la seule surprise est venue du parti des Verts. Leur candidate Marina Silva est accréditée de 16%. Si elle veut rester neutre pour un éventuel deuxième tour, le président du parti José Luiz Penna a annoncé sa préférence pour le candidat social-démocrate José Serra et non pour la dauphine de Lula, Dilma Roussef.