Il y avait en fait un troisième larron qui le 26 septembre présentait des candidats : Patria Para Todos, autrefois dans la mouvance chaviste mais qui avait voulu garder son autonomie par rapport au PSUV, le grand rassemblement au pouvoir, ce qui lui avait d'ailleurs valu d'être accusé de traitrise par Hugo Chavez. Et c'est la présence de ce troisième parti qui fait que ni le PSUV, ni en face la coalition anti-chaviste appelée Table de l'Unité n'atteignent 50% des voix. Le PSUV obtient 48%, la Table de l'Unité 47%, et Patria Para Todos les quelque 5% restants.
A partir de là, chacun interprète la situation de son point de vue. L'opposition dit : 52% des électeurs ont voté contre Chavez, et Chavez crie au mensonge en expliquant : La Table de l'Unité n'a obtenu que 47% des suffrages, soit 100 000 voix de moins que le PSUV, et elle a tort de comptabiliser à son profit, en quelque sorte, celles de Patria Para Todos.
Tout le monde a raison, est-on tenté de dire, sauf que la situation serait encore plus claire si le conseil électoral avait publié l'intégralité des résultats, ce qui n'est pas encore tout à fait le cas. Mais la querelle devient lourde de sens quand on sait que dans deux ans Hugo Chavez briguera un quatrième mandat, et c'est bien sûr le vote populaire qui sera alors pris en compte dans cette présidentielle.