Pékin hausse le ton après les mesures américaines contre le yuan

La Chine s'oppose fermement à une taxe sur ses exportations vers les Etats-Unis. Le ministère chinois des Affaires étrangères affirme que « les pressions sur le yuan vont nuire aux relations commerciales entre les deux pays ». C’est la dernière réaction officielle au projet de loi présenté au Congrès américain le 29 septembre, un texte qui prévoit d'augmenter les droits de douanes sur les produits en provenance de Chine pour corriger la sous-évaluation de la monnaie chinoise. 

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Attendu, ce geste du Congrès américain est ici considéré comme un affront. De telles mesures de rétorsions seraient « injustes et inefficaces », avait prévenu lundi 27 septembre, Le Quotidien du peuple.

La réaction vient donc aujourd’hui directement du ministère du Commerce pour qui cette loi contrevient aux règles de l’OMC (Organisation mondiale du commerce). La longue complainte des Etats-Unis et plus généralement de l’Occident face à un yuan jugé largement sous-évalué compte tenu du poids économique de la Chine n'est évidement pas vu avec le même regard côté chinois.

Le Premier ministre chinois Wen Jiabao ne s’est d’ailleurs pas privé de sortir les violons lors de son passage à New York la semaine dernière : « Si notre monnaie s’apprécie de 20 à 40 % comme le demande le gouvernement américain, alors nous ne savons pas combien d’entreprises chinoises vont faire faillite, combien de travailleurs chinois seront licenciés, combien de ruraux devront rentrer chez eux, et il y aura des troubles dans la société chinoise », a-t-il affirmé.

L’argument du chef du gouvernement a été largement repris dans les commentaires de la presse officielle qui note les « efforts » consentis par la Chine et notamment l’annonce, il est vrai de dernière minute, le 29 septembre de la Banque centrale à Pékin promettant « une fluctuation accrue » du yuan. « Nous ne sommes pas le Japon de 1985 », prévenait récemment un conseiller de la Banque centrale. Sous-entendu : la Chine ne dépend pas de la demande extérieure et donc de ses exportations comme c’était le cas pour l’archipel.

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