avec AFP
Le scrutin, encadré par 250.000 militaires, policiers et miliciens, se déroule «normalement», selon l'armée.
«Le peuple est en train de parler et je suis sûr que la voix du peuple va s'imposer», a déclaré M. Chavez, détendu, venu voter dans un quartier populaire de Caracas à bord d'une Venirauto rouge, fabriquée avec l'Iran, un des alliés du Venezuela.
Toute la journée, le chef de file de la gauche radicale latino-américaine, revêtu d'une veste aux couleurs du Venezuela, bleu jaune rouge, a envoyé des messages sur son compte Twitter pour appeler ses compatriotes à voter. La participation se situe «autour de 70%», selon lui.
Toujours populaire malgré la hausse de la criminalité et une inflation record, Hugo Chavez entend conserver la majorité qualifiée, les deux tiers des sièges, pour donner un coup d'accélérateur à sa «révolution socialiste» au Venezuela, une puissance pétrolière possédant les deuxièmes réserves prouvées de brut au monde derrière l'Arabie Saoudite. Un autre résultat serait «une victoire au goût de défaite», selon ses troupes. Pour l'opposition, l'enjeu est de décrocher suffisamment de sièges afin de faire contrepoids au pouvoir au sein de l'Assemblée nationale monocamérale, après avoir boycotté les législatives de 2005.
Ces cinq dernières années, le PSUV (parti socialiste) a contrôlé le Parlement à une écrasante majorité, ce qui a permis au président de faire passer des réformes renforçant le contrôle de l'Etat sur l'économie et les organisations sociales. Chavez a également accéléré sa politique de nationalisation d'entreprises vénézuéliennes et étrangères dans des secteurs clefs de l'économie, comme les hydrocarbures.
L'opposition, très hétéroclite, a jusqu'à présent peiné à incarner une alternative crédible.
Mais ses candidats ont voté dimanche avec la conviction qu'un parlement «pluriel» sera élu. Selon le gouverneur de l'Etat de Lara, Henry Falcon, un ancien partisan de M. Chavez, le pays veut «une Assemblée qui réponde aux intérêts de tout le peuple, et non pas d'un parti ou d'un gouvernant».
Avec 110 députés sur 165 (51-52% des voix), le président pourra se voir à nouveau attribuer des pouvoirs exceptionnels lui permettant légiférer directement, rapidement, sans débats, et de contrôler des nominations clefs.
Environ 17,6 millions de Vénézuéliens sont appelés à voter et beaucoup ont fait la queue très tôt pour glisser leur bulletin dans l'urne. «J'ai peur, ils (les membres de l'opposition) vont annuler les programmes sociaux» mis en place par Hugo Chavez pour les couches populaires, lâche Osiris Marcan, 49 ans, dans un fief «chaviste» de Caracas.
A Chacao, un arrondissement conservateur, Orelio Rotonda, 75 ans, estime que le Venezuela vit «une forme de communisme».