Etats-Unis: le puits responsable de la marée noire est définitivement scellé

Le puits de pétrole de BP responsable de la marée noire dans le golfe du Mexique, la plus grave de l'histoire des Etats-Unis, a été définitivement scellé, près de cinq mois après le début de la catastrophe, ont annoncé dimanche 19 septembre les autorités américaines.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

C’est à 5h54 dimanche matin que les équipes techniques, après avoir procédé à des tests de résistance ont pu certifier que le puits Macondo avait définitivement été bouché.

Quelques heures plus tard, l’amiral Allen qui avait supervisé les travaux au nom de l’administration américaine en faisait l’annonce officielle, mais en ajoutant tout de même une note de prudence. Le président Obama s’est félicité du colmatage, précisant que son gouvernement continuerait de faire tout son possible pour que la région du Golfe puisse retourner à une vie normale.

Le puits maudit est scellé, mais la population du golfe du Mexique ne débouche pas pour autant le champagne. Il faudra en effet des années, voire des décennies, à la région pour se remettre des dommages déjà causés à la flore et à la faune sous-marine. Et ce n'est pas fini : le gouverneur de la Louisiane a rappelé que sur les 800 millions de litres qui se sont écoulés du puits, une bonne partie refait surface et menace l’eco-système : il veut donc que l’écumage du brut et le nettoyage continuent. Par ailleurs, certains riverains craignent que BP ne les oublie, même si le pétrolier s’est engagé à payer 20 milliards de dollars d’indemnisation. Il a déjà versé 8 milliards pour les frais de nettoyage.

Le parlementaire Edward Murkey, féroce critique de la compagnie britannique a déclaré : «C’est peut-être le dernier clou enfoncé dans le cercueil du puits Macondo, mais les enquêtes sur ce crime contre l’environnement vont se poursuivre jusqu’à ce que tous les effets de la fuite soient connus».

L’administration Obama pourrait maintenant poursuivre BP pour avoir violé la loi sur la propreté de l’eau. A 1 100 dollars d’amende par baril, le gouvernement aurait la possibilité de récupérer 5 milliards de dollars de plus.

Pour faire face à toutes ces demandes, la compagnie pétrolière pourrait être tentée de vendre à d’autres compagnies l’immense gisement situé dans les environs du puits qui a explosé. Il y aurait au moins 50 millions de barils qui n’ont pas encore été extraits et cela représente plus de 3 milliards de dollars de revenus. Pour le moment, un moratoire sur l’exploitation du pétrole offshore est en vigueur jusqu’en novembre.

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