L'ONU s'inquiète du degré d'impunité qui continue en Colombie et de l'indifférence face à la quantité de cadavres que l'on retrouve dans des fosses et qui datent des violences du passé. Mais aujourd'hui encore, la violence se poursuit. Les paramilitaires qui ont sévi dans les années 1990 et 2000 seraient environ 6 000 selon les chiffres de l'ONG Indepaz, qui vient de sortir un rapport sur la violence provoquée par le réarmement de ces groupes que le gouvernement du président sortant Alvaro Uribe disait avoir démantelé. Le directeur de cette ONG, Camilo Gonzalez explique le lien entre la réorganisation de ces groupes et la recrudescence de la violence.
« Beaucoup de ces groupes qui sévissent aujourd'hui ont rejoint des paramilitaires qui avaient été démobilisés en 2005-2006. Ils se sont réorganisés avec des commandements intermédiaires et avec certains hauts responsables qui, eux, ne se sont jamais démobilisés. »
« Ces derniers sont aujourd'hui à la tête de structures avec des milliers de paramilitaires. C'est ce qu'on voit dans la zone orientale de Colombie, et ces bandes n'ont pas été désintégrées comme l'avait prévu le président Uribe. »
« Cette situation est due aux limites du processus de démobilisation et aux accords que le gouvernement Uribe a passé avec les paramilitaires. D'une certaine façon, ils se sont aussi réorganisés depuis un an et demi pour rendre la pareille aux groupes de guérilla des FARC et de l'ELN qui eux aussi, bien qu'ils aient été repoussés et affaiblis, ont également montré quelques signes de réorganisation. »
Les attaques de ces derniers jours pourraient être dues à ces mouvements de groupes de guérilla d'une part et de paramilitaires d'autre part, qui souhaitent reprendre le contrôle de zones que les autorités colombiennes avaient pu sécuriser jusqu'à présent.