«L’affaire Terry Jones» ou comment les médias s’emballent

Mettra-t-il sa menace à exécution ? Le pasteur américain prêt à brûler le Coran en hommage aux victimes du 11-Septembre souffle le chaud et le froid. Et ce alors que le monde entier s'indigne de ce projet. Mais comment une menace proférée par un pasteur d'une obscure et minuscule communauté chrétienne de Floride peut-elle provoquer un tel émoi international ? Chronologie d'un embrasement médiatique.

Jeudi 9 septembre, le moteur de recherche Google en anglais recense 10 150 articles sur Terry Jones. Inconnu il y a à peine une semaine, le pasteur fait désormais la une de toute la presse internationale.

Pourtant, quand en 2008 des membres d'une petite église baptiste s'étaient rassemblés autour d'un exemplaire du Coran et l'avait brûlé sur un trottoir de l'Etat du Kansas, personne n'en avait parlé.

Les médias avaient, en effet, délibérément choisi de ne pas couvrir l'événement. Cette semaine, c'est une déclaration alarmiste du général Petraeus, dans une interview accordée au Wall Street Journal, qui a décidé les médias internationaux à s'emparer du sujet, ce qui a provoqué un effet boule de neige, entraînant des réactions de nombreux chefs d'Etat.

Dans son interview, le chef des forces internationales en Afghanistan (Isaf) réagissait à une manifestation à Kaboul contre le projet du pasteur. Via internet, des islamistes avaient alors repéré l'appel de Terry Jones à brûler le Coran.

Quoi que décidera finalement le pasteur Jones, plusieurs grands médias américains, conscients de leurs responsabilités, ont d’ores et déjà annoncé qu'ils ne diffuseront pas d’images du Coran en flammes.

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