Autodafé du Coran : le pasteur intégriste entretient le suspense sur ses intentions

Le chef du groupuscule chrétien qui voulait brûler le Coran en Floride, après avoir déclaré qu’il renonçait à brûler le livre saint des musulmans, a fait marche arrière jeudi 9 septembre en fin d’après-midi. Retour sur une affaire qui, par médias interposés, mobilise l'opinion publique aux Etats-Unis et ailleurs, bien au delà de l’audience effective du pasteur à l’origine de l’affaire et de sa petite église.

Dans un premier temps, jeudi, face à la pression internationale, le pasteur Terry Jones paraissait avoir cédé. Le chef du groupe intégriste chrétien déclarait vouloir renoncer à l'autodafé, prévu pour samedi prochain. Jones et les cinquante membres de la paroisse évangélique à Gainesville en Floride avaient l'intention de brûler 200 exemplaires du Coran le jour de l'anniversaire des attentats du 11-Septembre 2001.

Ce projet a provoqué une avalanche de mises en garde dans le monde. Le président Barack Obama et le ministre de la Défense, Robert Gates sont montés au créneau pour dissuader le pasteur Jones de passer à l'acte. Une telle initiative serait une aubaine pour le recrutement de militants par les islamistes d'al-Qaïda, a averti Obama. Robert Gates a, de côté, avancé le fait que cet acte «mettrait en danger la vie de nos sodats particulièrement en Irak ou en Afghanistan» a rapporté son porte-parole.

En fin d’après-midi jeudi, après avoir reçu un appel de Robert Gates, Terry Jones est alors apparu sur le parvis de son église pour déclarer : « Nous avons été en contact avec l'imam de New York. L'imam a accepté de déplacer la mosquée... Nous avons accepté d'annuler notre manifestation de samedi, et samedi, j'irai à New York pour le rencontrer ».

Retournement de situation jeudi soir

Soulagement général... jusqu'à ce que les promoteurs de la mosquée démentent avoir pris une telle décision. L'imam responsable du projet près de Ground Zero aurait accepté la rencontre prévue samedi, «pour discuter» mais sans faire de promesses.

Le pasteur Jones affirmait alors qu'il pourrait revenir sur sa décision. «Nous pourrions être obligés de revoir notre position» a-t-il déclaré. Qu'il le fasse ou non, Terry Jones a réussi un véritable tour de force : le pasteur d'une toute petite église de Floride aura fait réagir les dirigeants politiques et religieux du monde entier.
 

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