Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Cette macabre découverte a été rendue possible grâce à un survivant de ce massacre. Blessé par balle au cou, il a néanmoins réussi à rejoindre un barrage routier pour demander de l’aide aux soldats en poste et leur indiquer le lieu où il avait été attaqué. En se rendant sur place, les militaires ont passé au peigne fin les alentours d’une ferme pour finalement découvrir ce charnier.
C’est le témoignage du seul survivant, d’origine équatorienne, qui a permis de déterminer que ses compagnons d’infortune – 58 hommes et 14 femmes – étaient tous des émigrants illégaux, en majorité centraméricains, qui se rendaient aux États-Unis.
A leur arrivée dans cette ferme située à 150 kilomètres de la frontière, ils ont été interceptés par des délinquants qui auraient déclaré être membres des Zétas, un groupe d’ex-militaires en guerre contre le cartel du Golfe. Devant le refus des émigrants de travailler pour eux, ils les auraient tous abattus froidement.
Il semblerait que le recrutement des émigrants soit une pratique toujours plus fréquente des trafiquants de drogue. C’est peut-être là un indice des difficultés qu’ils ont à enrôler des hommes de main locaux, en raison de l’hémorragie que crée la guerre des cartels qui, rien que cette année, a déjà fait plus de 7 000 morts.