Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Quinze détenus ont mené une véritable opération coup de poing dans cette prison qui venait pourtant d’être placée sous contrôle de la police fédérale. Après avoir immobilisé deux gardiens pour leur soustraire les clés des cellules, ils se sont rués violemment sur les quatre prisonniers qu’ils ont achevés avec des armes blanches.
Ce sanglant épisode est une nouvelle démonstration des niveaux de violence que connaissent les prisons de l’Etat de Durango, et celle notamment de Gomez Palacio. Il y a quelques mois une bataille rangée entre deux bandes de détenus avait fait une vingtaine de morts dans ce « centre de réadaptation sociale », un euphémisme par lequel on désigne au Mexique les établissements carcéraux.
Par ailleurs, les révélations selon lesquelles les détenus de cette prison se transformaient la nuit en tueurs à gage, avec la bénédiction de la directrice qui leur fournissait armes et véhicules, ont mis en évidence les failles du système pénitentiaire. D’une part, la corruption qui règne dans les prisons surpeuplées du Mexique, d’autre part, le contrôle total que le crime organisé exerce à l’intérieur de ces prisons, d’où il poursuit en toute impunité ses activités illicites telles que trafic de drogue, kidnappings, extorsions téléphoniques ou… meurtres sur commande.