Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Au moment de leur disparition, les deux reporters et les deux cameramen se trouvaient devant la prison de la ville de Gómez Palacio, qui, ce week-end, avait fait la une de l’actualité.
Les autorités mexicaines avaient en effet révélé que la directrice de l’établissement carcéral autorisait les prisonniers à sortir la nuit avec les armes et les véhicules des gardiens, cela afin de perpétrer des massacres commandés par les cartels de la drogue. Après quoi ils rentraient tranquillement dans leur cellule.
Lundi, les détenus protestaient afin que la directrice arrêtée le jour précédent soit réinstallée à son poste. Et ce sont justement les protestations de ces reclus que couvraient les quatre journalistes.
Après leur disparition, leurs voitures ont été retrouvées carbonisées à proximité de la prison. Mais elles étaient vides. Depuis l’annonce de leur enlèvement, on est toujours sans nouvelles de ces journalistes. Selon certaines sources, ils seraient en main d’un groupe appartenant au crime organisé qui n’est pas satisfait de la manière avec laquelle ces médias ont couvert les événements relatifs à cette prison.
Ces disparitions démontrent une nouvelle fois le danger à exercer cette profession au Mexique où dix journalistes ont été assassinés depuis le début de l’année et 11 autres sont portés disparus depuis 2006.