Avec notre correspondant à Mexico, Patrick-John Buffe
C’est calcinés ou dans état de putréfaction avancée qu’ont été retrouvés la plupart des corps, répartis dans neuf charniers situés dans une ancienne décharge. Quant à ceux qui étaient encore reconnaissables, ils pourraient avoir été ensevelis là il y a moins de deux semaines.
Les tatouages que portaient de nombreux cadavres, les signes de torture qu’ils présentaient et le fait qu’ils aient été brûlés après avoir été exécutés, tendent à démontrer qu’il s’agit bien là de victimes de la guerre entre les narcotrafiquants. Plus précisément entre le cartel du Golfe et ses anciens alliés, les Zétas, des ex-militaires qui cherchent à dominer le trafic de drogue à Monterrey.
Face à un si grand nombre de cadavres, le service médico-légal de cette ville du Nord du pays a été complètement dépassé. Il a été obligé de trouver des chambres froides supplémentaires afin d’entreposer les corps, dans l’attente de procéder aux autopsies et à leur identification.
Si de nouvelles victimes sont mises à jour, ces fosses clandestines pourraient devenir le plus grand charnier qu’ait connu le Mexique. Le dernier en date avait été découvert en mai passé près de la ville de Taxco, au Sud de la capitale mexicaine, où les restes de 55 personnes liées au narcotrafic avaient été exhumés d’une ancienne mine d’argent.