Jusqu'à présent, les affrontements entre cartels et police se limitaient à des échanges de coups de feu, souvent très meurtriers. Mais l'épisode du 15 juillet 2010 marque une nouvelle escalade dans la violence qui gangrène le pays. Il montre que les cartels mexicains ne reculent devant rien pour garder leur mainmise sur le marché de la drogue.
L'attaque a eu lieu dans une des artères principales de Ciudad Juarez, ville la plus dangereuse du pays. D'après les premiers éléments de l'enquête, les narcotrafiquants ont utilisé 10 kilos d'explosifs pour tuer leurs cibles. Selon la police, il s'agirait d'une vengeance. Un dirigeant local du cartel de Juarez avait en effet été arrêté plus tôt dans la journée.
Au-delà, cette violence aveugle marque surtout l'échec du président mexicain Felipe Calderon. A son arrivée au pouvoir fin 2006, ce dernier avait fait de la guerre aux trafiquants une priorité nationale. Trois ans et demi plus tard, les chiffres sont loin d'être à la hauteur des espérances. Pire, les organisations criminelles ont répondu aux autorités par une violence toujours plus meurtrière.
Presque 25 000 personnes tuées dans des affrontements liés aux narcotrafiquants sous la présidence Calderon, et déjà plus de 7 000 depuis le début de l'année.