Le 18 juillet dernier, un fait divers atroce défrayait une fois de plus la chronique dans l'Etat de Durango, dans le nord du Mexique : le massacre de17 personnes rassemblées pour une fête.
Quand les policiers ont enquêté sur les douilles laissées par les assassins, ils sont tombés sur les fusils des gardiens de la prison de Gomez Palacio. De fait, la directrice et le personnel pénitentiaire laissaient sortir la nuit les détenus de leurs cellules, ils pouvaient même fournir à ces tueurs opérants pour les barons de la drogue des armes et des voitures de service.
Pour le politologue Morgan Quero de l'université de Mexico, le sentiment général d'horreur n'exclut pas une certaine résignation des Mexicains, qui voient là leurs pires soupçons confirmés. « Tous les Mexicains considèrent que la prison est un lieu d’injustice et un lieu où la corruption règne, où les autorités sont de connivence avec les différents groupes de délinquants. Et en fait il y a une prolongation de ce sentiment d’impunité qui serait au cœur de toute prison mexicaine. »
La situation très dégradée des institutions policières et pénitentiaires du pays est aggravée par le morcellement des pouvoirs qui les rend plus vulnérables à la puissance financière du crime organisé. La violence liée aux cartels a fait près de 25 000 morts depuis que le président Calderon leur a déclaré la guerre fin 2006.