Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Pour effacer le pessimisme ambiant de l’opinion américaine et de ses élus, le général Petraeus a fait feu de tout bois avec des interviews au New-York Times, au Washington Post et à la chaîne NBC. Son message : nous faisons des progrès, notamment dans le Sud, mais soyez patients.
Le chef de la coalition ne considère pas la date du 31 juillet 2011 comme contraignante : à partir de cette date, les Américains sont supposés commencer à se retirer. Le général répète ce qu’avait déjà dit Robert Gates, le secrétaire à la Défense : « Tout dépendra des conditions sur le terrain ».
S’il est trop tôt pour partir, il n’hésitera pas à le dire au président Obama. « Ce qu’il attend de moi, ce sont mes meilleurs conseils militaires », a-t-il déclaré à Meet the Press. Il qualifie de « francs » ses entretiens avec le président Karzaï avec qui il parle presque quotidiennement.
Le général Petraeus pense que psychologiquement l’arrestation de Ben Laden serait une bonne chose. Au Washington Post, il a indiqué que 365 chefs de l’insurrection et 2 400 combattants avaient été tués ou capturés au cours des trois derniers mois, ce qui pourrait préluder à des discussions de réconciliation de certains insurgés avec le gouvernement.
Et au New-York Times, il a fait observer qu’il n’était pas en Afghanistan pour préparer une « sortie élégante ».
Le commandant en chef des forces internationales en Afghanistan a aussi déclaré ne pas écarter une éventuelle réconciliation avec certains talibans. Cette politique de réintégration des combattants talibans et de réconciliation serait même « assez imminente ».
Depuis le début de la guerre en Afghanistan en 2001, plus de 2 000 soldats de la coalition internationale ont été tués, 2 002 exactement dont 1 226 Américains et 331 Britanniques, selon le site icasualties.org.