Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Pour Geoff Morrel, porte-parole du Pentagone, la publication de 15 000 nouveaux documents confidentiels, venant s’ajouter aux 70 000 déjà rendus publics, serait « le comble de l’irresponsabilité ». « Cela , dit-il, ne ferait qu’aggraver une erreur qui a déjà mis trop de vies en péril ». Depuis que les rapports internes sur le conflit afghan ont fait leur apparition sur internet, le gouvernement américain a insisté sur le danger que leur révélation représentait pour les soldats américains et ceux qui travaillaient avec eux.
Le secrétaire à la Défense, Robert Gates a noté que « cela avait de graves conséquences opérationnelles » et il a indiqué qu’al-Qaïda et les talibans avaient donné des instructions pour récupérer les documents. Or ceux-ci comportent les noms des informateurs utilisés par les Etats-Unis. Aucun pour le moment n’a été abattu par les insurgés, mais Robert Gates a précisé « pas encore ».
Wikileaks affirme avoir demandé à la Maison Blanche, par l’intermédiaire du New York Times, de l’aider à supprimer les passages qui pourraient mettre en danger des vies humaines. Un appel identique aurait été adressé au Pentagone, ce que dément son porte-parole. Geoff Morell a demandé une nouvelle fois à Wikileaks de restituer tous les dossiers au Pentagone et d’en cesser la diffusion sur la toile.