A trois semaines du départ des troupes américaines l’Irak s’interroge sur l’efficacité de son armée

Aux Etats-Unis, le président américain réunissait mercredi 11 août 2010 son équipe chargée de la sécurité nationale afin de discuter de la situation en Irak, alors que le retrait des troupes américaines de combat doit avoir lieu dans trois semaines. Conformément à la feuille de route présentée par Barack Obama, lors de son arrivée à la Maison Blanche en 2009, une grande partie des boys quitteront le pays le 31 août 2010. Un moment attendu avec anxiété en Irak, où les responsables militaires estiment que l’armée irakienne n’est pas encore en mesure d’assurer la stabilité du pays.

L'armée irakienne ne sera pleinement opérationnelle qu'en 2020. Ce constat inquiétant, c'est le chef d'état-major irakien qui le dresse. Il estime que les troupes actuelles sont insuffisamment formées et encadrées et souffrent d'un manque de matériel moderne.

Forte actuellement de près de 250 000 hommes, l'armée irakienne a dû être entièrement reconstituée au lendemain de l'invasion américaine. Le premier administrateur dépêché par les Etats-Unis, Paul Bremer, avait en effet décidé de démobiliser les quelque 450 000 soldats que comptait alors l'armée, considérés comme des soutiens de Saddam Hussein. Une erreur stratégique que l'Irak paye aujourd'hui, même si 20 000 officiers ont récemment été réintégrés.

L'armée irakienne est incapable d'assumer seule la sécurité

Les nouveaux militaires irakiens sont en pleine apprentissage et ne disposent, le plus souvent, que d'un équipement obsolète. Des contrats pour l'acquisition de nouveaux matériels sont en cours de négociations.

Mais au quotidien, l'armée irakienne est encore incapable d'assumer seule la sécurité du pays. Sans compter les accusations de corruption et d'atteinte aux droits de l'homme qui visent les militaires, mais également les policiers dépendant du ministère de l'Intérieur.

Autant d'éléments qui ne devraient pourtant pas modifier la décision du président américain, Barack Obama, de retirer la totalité des troupes américaines d'ici fin 2011.

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