Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Au slogan « mission accomplie » quelque peu prématuré de George Bush, Barack Obama préfère celui de « promesse tenue ». Il s’est plu à rappeler que, comme il s’y était engagé à son arrivée à la Maison Blanche, il va ramener les « boys » au pays dans les délais prévus, fin août.
Du moins une bonne partie, car environ 50 000 vont encore rester en Irak pour assurer la protection des intérêts américains, continuer à faire du contre-terrorisme, et surtout, entraîner les forces de sécurité irakiennes pour qu’elles puissent assurer la stabilité d’un État qui a connu en juillet une recrudescence de violence et qui n’a toujours pas de gouvernement.
Le président américain a noté que les États-Unis avaient fermé une centaine de leurs bases, et remballé une bonne partie de leur matériel. « Nous passons d’un rôle militaire à un rôle civil », a-t-il dit. Et il a réitéré que le contingent restant quittera l’Irak à la fin de l’année prochaine et reconnu que « le sacrifice américain en Irak n’était pas terminé ».
Les élections de mi-mandat se profilent
Avant les élections de mi-mandat de novembre, voir les GI rentrer au pays peut aider les démocrates qui, pour le moment, sont dans une fâcheuse position. A propos de l’Irak, curieusement, les chefs de file républicains ont émis des opinions opposées.
A la Chambre, John Boehner a dit : « Si on a réussi, c’est grâce aux soldats, pas à Obama ». Mais au Sénat, Mitch McConell avait la veille, félicité le président pour avoir ignoré sa propre rhétorique de campagne et adopté le programme de son prédécesseur pour quitter l’Irak le 31 décembre 2011. Un compliment que n’a peut-être pas apprécié Obama, mais qui amène le Christian Science Monitor à écrire : « Le président ne commence-t-il à parler comme George Bush? »