Quelque 200 prisonniers vont rester sous haute surveillance militaire américaine. Parmi eux, un ancien ministre de la Défense de Saddam Hussein et huit autres dignitaires du régime déchu, mais aussi des détenus accusés d'être des membres importants d'al-Qaïda en Irak.
1 600 prisonniers vont en revanche être placés dès ce jeudi 15 juillet sous la responsabilité des autorités irakiennes. Celles-ci ont d'ailleurs déjà pris en charge la veille 26 importants détenus parmi lesquels l'ancien ministre des Affaires étrangères Tarek Aziz, la caution chrétienne de l'ancien régime baasiste. Le septuagénaire s'était rendu aux troupes américaines dès avril 2003.
Accusé dans l'affaire de l'exécution de 42 commerçants chiites en 1992, Tarek Aziz a été condamné l'année dernière à quinze ans de prison pour « crimes contre l'humanité ». Ces derniers temps, il était hospitalisé après plusieurs crises cardiaques. Il est désormais détenu dans la prison de Kazimiya, administrée par le ministère irakien de la Justice. Son avocat estime que cela constitue de fait une extradition, une violation de la charte de la Croix-Rouge qui interdit qu'un prisonnier soit remis à ses adversaires. D'après lui, Tarek Aziz risquerait de se voir infliger une peine de mort.