Cuba cherche le rythme pour sa révolution économique

Ricardo Alarcon, président du parlement cubain en visite à Paris, a annoncé que des réformes économique vont avoir lieu, avant le printemps prochain, sur l'île touchée par un embargo américain. Selon lui, il s'agit surtout d'augmenter la productivité du travail, en donnant à chacun la possibilité de profiter du fruit de son effort. En d'autres termes, refondre le système économique pour le rendre viable, sans pourtant toucher au régime politique : si cet objectif rassemble tout les dirigeants de l'île, en revanche, ils divergent sur les moyens.

La nouvelle génération au pouvoir veut un changement rapide, tandis que les anciens prônent un rythme plus lent. La situation de Cuba ressemble à celle du tiers-monde. Mais il serait malhonnête de nier le niveau de culture et les acquis sociaux de l'île : accès gratuit au logement, à la santé, à l’éducation et au sport.

Depuis que les Cubains sont autorisés à travailler à leur compte, c'est-à-dire depuis quinze ans, la situation s’est un peu améliorée. Mais le secteur privé est asphyxié par l'impôt pour éviter la concurrence avec le public.

Un pays en crise de solvabilité durable

Même si les services de base fonctionnent plus au moins normalement, les salaires très bas ne permettent pas d’acheter l’essentiel. Le pays est en crise de solvabilité durable. Tout le mal provient d'une monnaie à deux vitesses : il y a le peso, à usage interne, et le peso destiné à l'usage exclusif des touristes.

Cuba a du nickel et du pétrole à exploiter mais les moyens manquent pour développer ce secteur. L’embargo américain, que plus rien ne justifie aujourd’hui, bloque les investissements étrangers. Des terres ont bien été distribuées mais cela ne compense pas encore l’inefficacité des coopératives d’État.

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