Avec notre correspondante à Washington, Donaig Ledu
Walter Kendall Myers et son épouse ont tenu à l’affirmer devant le juge: s’ils ont espionné pendant près de trente ans au profit de La Havane, ce n’était pas pour l’argent, mais bien par conviction, pour aider les cubains à défendre leur révolution.
Car de l’argent, Walter Kendall Myers n’en n’a jamais manqué. Arrière-petit-fils d’Alexander Graham Bell, l’inventeur du téléphone, il a été éduqué dans les meilleures écoles privées. Il a gravi, sans faire de bruit, les échelons à l’intérieur du Département d’État. A la fin de sa carrière, il avait accès à des dizaines de documents secrets qu’il apprenait par cœur.
Son épouse, une paisible employée de banque, se chargeait alors de les transmettre à Cuba, par radio à ondes courtes au début, et dans les dernières années en utilisant des messages cryptés sur internet.
Walter Kendall Myer, aujourd’hui âgé de 73 ans, passera donc le restant de sa vie derrière les barreaux. Son épouse Gwendolyn, 72 ans, doit purger une peine d’un peu plus de six ans. Le juge a demandé aux autorités pénitentiaires de les faire incarcérer dans des prisons proches l’une de l’autre, de manière à faciliter les visites de leurs six enfants et de leurs sept petits-enfants.