La libération de Polanski provoque la consternation aux Etats-Unis

Après la libération, par les autorités hélvétiques, de Roman Polanski, lundi 12 juillet 2010, les Etats-Unis ont exprimé leur surprise et leur déception et examinent leurs options pour essayer d’obtenir le retour du réalisateur devant la justice américaine.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Au département d’Etat, au ministère de la Justice, au bureau du procureur de Los Angeles, la réaction est la même : «profonde déception».

P.J, Crowley, porte-parole du département d’Etat, rejete l’argument de Berne selon lequel la demande d’extradition a été refusée pour une question technique: «Une fille de 13 ans a été droguée et violée, dit-il. Ça n’est pas une question technique». Même indignation de Rita Smith, de la Coalition contre la violence domestique, qui déplore que la Suisse protège un violeur.

Pas de commentaire de la victime, Samantha Geimer, aujourd’hui la quarantaine, mariée et mère de trois enfants. Elle a pardonné son agresseur et souhaité que la justice le laisse tranquille. Un souhait que le procureur de Los Angeles qui essaie depuis 30 ans d’obtenir le retour de Polanski n’a aucune intention de satisfaire.

Le quotidien Los Angeles Time souligne lui le fossé culturel entre l’Amérique qui se lamente de la libération du réalisateur, et l’Europe qui s’en réjouit. Mais que pensent les Américains moyens ? Si certains sont indulgents, la plupart fulminent. Sur le blog de la chaîne ABC, l’un écrit «Simon Wiesenthal aurait-il dû cesser de chasser les Nazis parce que cela appartient au passé» et un autre souhaite que Polanski reste loin des Etats-Unis, expliquant que son style de vie de toute façon est plus adapté au mode de vie européen.
 

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