La Suisse rejette la demande américaine d'extradition de Roman Polanski qui est, de ce fait, désormais libre de ses mouvements. Le bracelet électronique que le cinéaste portait depuis son assignation à résidence en décembre 2009 dans son chalet de Gstaad lui a été enlevé ce lundi à 10h00 TU.
La ministre suisse de la Justice, Eveline Widmer-Schlumpf, a expliqué ce 12 juillet, au cours d'une conférence de presse à Berne, que « les clarifications approfondies qui ont été menées à bien n'ont pas permis d'exclure avec toute la certitude voulue que la demande d'extradition américaine présentait un vice ». Et la ministre d'ajouter que « les Etats-Unis ne peuvent pas faire appel de la décision de la Suisse. » A Washington, le ministère américain de la Justice a indiqué ce lundi qu'il ne faisait « pas de commentaire » sur cette décision.
L'avocat de Roman Polanski ainsi que les ambassadeurs américain, français et polonais ont été informés de la décision des autorités suisses. Le ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand, a accueilli « avec satisfaction » la décision de la justice suisse.
Le cinéaste, aujourd'hui âgé de 76 ans, avait été libéré contre une caution de 4,5 millions de francs suisses (trois millions d'euros) le 4 décembre 2009. Muni d'un bracelet électronique, il était depuis lors assigné à résidence dans son chalet de la station huppée de Gstaad, dans le centre de la Suisse.
Tollé dans les milieux du cinéma
L'annonce des autorités helvétiques a mis fin à un long suspense. La Suisse, qui avait jusqu'à présent toujours refusé de donner des indications sur sa décision, avait officiellement reçu la demande d'extradition américaine en octobre.
Les avocats de Roman Polanski se démenaient depuis des mois pour tenter d'éviter un jugement aux Etats-Unis. Ils soulignaient que leur client y a déjà purgé une peine de prison de 42 jours il y a plus de trente ans dans le cadre d'un accord à l'amiable démenti par la suite par le juge américain chargé de l'affaire.
L'arrestation du réalisateur en Suisse avait provoqué un tollé dans les milieux du cinéma et même jusque dans les rangs des gouvernements français et polonais.
Le ministre français de la culture, Frédéric Mitterrand, s'était ainsi attiré des critiques en apportant un soutien appuyé au cinéaste.