Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Pour ceux qui les connaissaient, ils s’appelaient Michael Zottoli et Patricia Mills. Ils étaient mariés, parents de deux jeunes enfants, et après avoir vécu à Seattle, ils s’étaient installés dans la banlieue de Washington. Lui affirmait être né dans l’État de New York. Elle au Canada. Après leur arrestation mardi, ils ont reconnu devant le FBI qu’ils avaient utilisé une fausse identité et qu’en réalité leurs noms étaient Mikhail Kutzik et Natalia Pereverzeva, tous deux nés en Russie où ils ont leur famille.
Le couple était déjà sous surveillance depuis plusieurs années. Il y a 4 ans à leur appartement de Seattle, les autorités avaient découvert des carnets remplis de chiffres pour décoder des messages radio. En 2006, le couple s’était rendu près de New York où il avait récupéré une enveloppe bourrée de dollars, enterrée deux ans plus tôt par un agent russe. Et cette semaine, 100 000 dollars ont été découverts dans deux banques dans des coffres à leur nom.
Leur confession qui vient s’ajouter à celle de Juan Lazaro ne laisse guère plus de doute sur la culpabilité des suspects. Si un juge new-yorkais a accordé jeudi 2 juillet la mise en liberté sous caution à la femme de Lazaro, sa collègue de Virginie l'a refusé à trois autres détenus dont le faux couple américano-canadien. L’accusation avait souligné que les espions sont des maîtres de la dissimulation qui, s’ils sont libérés jusqu’à leur procès, auront tôt fait de disparaitre.