Avec notre correspondant à Washington,Jean-Louis Pourtet
Comment mieux punir BP qu'en le frappant au portefeuille ? Le groupe de défense des consommateurs Public Citizen a donc lancé une campagne en faveur d’un boycott de la compagnie.
Divers artistes se sont ralliés au mouvement, s’engageant à ne plus faire le plein aux stations BP lors de leurs tournées : Lady Gaga est la dernière en date à s’être jointe à eux.
Mais beaucoup jugent que ce « cinéma » est futile : « Vous punissez les distributeurs et ne faites du tort qu’à l’économie locale », disent-ils. Ceux qui ont acheté une franchise du pétrolier britannique ont vu leurs ventes baisser de 10% jusqu’à 30% en Floride.
20 milliards de dollars d'indemnités
Certes, brandir des banderoles anti-BP devant les stations d’essence est un excellent exutoire, la photo du patron de BP en régate à l’île de Wight n’ayant rien fait pour apaiser la colère des Américains, mais boycotter ses produits est contre-productif.
Comme le notent les analystes, il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or. Si le groupe est conduit à la faillite, comment pourra-t-il payer les indemnités promises et verser les 20 milliards de dollars que Barack Obama a obtenus du président Carl-Henric Svanberg ?
« Achetez BP jusqu’à ce qu’il ait compensé toutes les victimes et nettoyez les côtes, écrit un blogueur floridien. Boycottez après ». Un sage conseil, après tout la vengeance est un plat qui se mange froid.