Confusion en Guinée-Bissau

Une dizaine de militaires en armes ont pénétré jeudi soir 12 avril dans la radio nationale de la capitale Bissau et fait évacuer les locaux. Au même moment, d'autres soldats sont descendus dans les rues de la capitale et ont occupé le siège du parti au pouvoir dans le centre-ville et bloqué l'avenue qui passe devant la résidence du Premier ministre sortant Carlos Gomes Junior. Des roquettes RPG étaient lancées alentour et des coups de feu entendus.

La situation est pour l’instant assez confuse à Bissau. Ce qu’on sait, c’est que des militaires ont pris le contrôle de la radio nationale, et que vers 19h40 locale des tirs ont commencé aux environs du domicile du Premier ministre Carlos Gomes Junior, qui est situé dans le centre-ville.

Carlos Gomes Junior, il faut le rappeler, est non seulement le Premier ministre de Guinée-Bissau, mais il est aussi le candidat du PAIGC, la principale force politique du pays, et est le grand favori du second tour de l’élection présidentielle prévu le 29 de ce mois.

Un témoin, que RFI a pu joindre, dit avoir entendu des explosions et des tirs à l’arme légère. Une autre source indique avoir vu des impacts de roquettes RPG sur le domicile du Premier ministre, alors que la garde rapprochée de Carlos Gomes Junior tentait d’organiser la résistance. A l’heure actuelle, on ignore quelle est la situation du Premier ministre.

L’une des sources de RFI dit avoir vu quatre véhicules militaires sur la route de la résidence du Premier ministre une vingtaine de minutes avant le début des affrontements. Qui sont exactement ces militaires, à quelle unité, à quel corps d’armée appartiennent-ils ? On ne le sait pas encore exactement.

Quelles sont également leurs motivations ? Difficile d’être affirmatif. On peut simplement se demander si l’attaque de ce jeudi soir n’est pas liée à une conférence de presse de Kumba Yala, le principal challenger de Carlos Gomes Junior pour le second tour, plus tôt dans l'après-midi. Kumba Yala, entouré d'autres candidats de l'opposition, avait en effet mis en garde toute personne qui batterait campagne pour le second tour de l’élection présidentielle, indiquant qu'elle « assumera la responsabilité de tout ce qui adviendra ».

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