Ils étaient quelques centaines devant la mission diplomatique angolaise pour exiger le départ des soldats angolais. « Nous manifestons pour exiger le départ du contingent angolais de la Guinée-Bissau », explique Fernando Mansonts, responsable de la jeunesse du Parti africain pour l’indépendance et le développement (PRID), une formation dans l’opposition.
Cette manifestation a eu lieu au lendemain de l’arrivée à Bissau du ministre angolais de la Défense, Cândido Pereira Van-Dúnem, porteur d’un message du président José Eduardo dos Santos. Le contenu du message n’a pas été révélé mais selon une source proche du dossier, il s’agit du départ du contingent angolais basé à Bissau dans le cadre d’une mission technique d’appui à la réforme dans le secteur de la défense et de la sécurité.
Ce contingent est aujourd’hui au cœur d’une polémique entre l’armée et le gouvernement. L’armée guinéenne souhaite son départ alors que le gouvernement accuse certains politiciens d’être derrière cette agitation. Carlos Gomes Junior, Premier ministre sortant, candidat du parti au pouvoir : « A cause de faux politiciens, un émissaire du président de l'Angola est venu nous dire que malheureusement le contingent angolais s'en va. Tout cela est l'oeuvre de politiciens sans cervelle, sans programme, qui veulent à tout prix déstabiliser la Guinée-Bissau.»
Le gouvernement angolais a investi plus de 300 millions de dollars dans le secteur minier et pris en charge la réhabilitation et l’équipement de plusieurs casernes. Avec le départ des Angolais, ce sont tous ces projets qui tombent à l’eau.