Guinée-Bissau : Carlos Gomes Junior et Kumba Yala au second tour de la présidentielle

L’ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior, candidat du PAIGC, le parti au pouvoir, et l’ex-président Kumba Yala, du PRS, ont été qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle, prévu pour le 22 avril, selon les résultats publiés ce mercredi 21 mars 2012 par la Commission nationale des élections (CNE).

Carlos Gomes Junior est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle du 18 mars avec 48,97% des voix et Kumba Yala, chef du principal parti d’opposition, le Parti de la rénovation sociale (PRS) en deuxième position avec 23,36%. Le taux de participation a été de 55%, selon la CNE.

Les candidats ont 48 heures pour déposer leurs réclamations à la CNE. La veille de la publication de ces résultats, cinq candidats dont Kumba Yala, Manuel Serifo Nhamadjo, qui a recueilli 15,75% des voix, et Henrique Rosa, 5,4% des suffrages, avaient demandé l’annulation du premier tour affirmant qu’il était entaché de nombreuses « fraudes ». Kumba Yala est même allé jusqu’à rendre la CNE responsable « des conséquences de la publication de résultats électoraux frauduleux » et de ce qui « risquerait alors d’arriver dans le pays », avait-t-il déclaré, au nom des cinq candidats.

Kumba Yala devra clarifier sa position

Avec une très large avance, Carlos Gomes Junior sera opposé, le 22 avril prochain, à Kumba Yala qui a exercé ses fonctions de président entre 2000 et 2003, année où il a été renversé par l'armée. Il peine, depuis, à revenir au premier plan.
Kumba Yala est arrivé en troisième position lors de la présidentielle de 2005, second lors de celle de 2009 et semble avoir du mal à mobiliser au-delà de l'électorat de l’ethnie majoritaire balante.

Dans le camp de Carlos Gomes, on estime que c'est de loin le challenger le plus confortable en vue du second tour. Reste à savoir si Kumba Yala acceptera de poursuivre la compétition électorale. Selon un porte-parole de Kumba Yala, celui-ci ne reconnaît pas les résultats du premier tour et ne devrait donc pas participer au second - une position que le candidat n’a toujours pas clarifiée. Une rencontre entre les cinq qui ont réclamé l’annulation du scrutin pour déterminer une nouvelle posture reste probable mais aucune date n’a encore été indiquée.

De son côté, Carlos Gomes Junior, bien que déçu de n’avoir pas avoir remporté la victoire, dès le premier tour, reste tout de même satisfait de sa performance.
Interrogé à propos des déclarations de ses adversaires concernant une annulation du scrutin, l’ex-Premier ministre les a qualifiés de « mauvais perdants » et ajouté, qu’en Guinée-Bissau « il y a des gens qui contestent toujours les résultats ; qui ne font rien pour améliorer les services de la CNE et d’autres institutions ».

Selon le code électoral bissau-guinéen, si aucun candidat ne remporte une majorité de 51 % des voix, un deuxième tour est envisageable, 21 jours après la proclamation officielle des résultats par la Cour suprême.
 

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