Tunisie: le parti islamiste Ennahdha, favori des législatives, fait montre d'ouverture

Les premières élections municipales depuis la révolution auront lieu le 6 mai prochain, dans deux semaines. Les islamistes d'Ennahdha sont parmi les grands favoris de ce scrutin. Et le parti a choisi pour de jouer la carte de l'ouverture.

Il y a deux ans, Ennahdha avait décidé de séparer ses activités de prédication de ses activités politiques. Il préfère désormais se présenter comme musulman démocrate, à l'instar des démocrates-chrétiens européens.

Alors, coup de com' pour les uns, sincère volonté d'ouverture pour les autres. Une chose est certaine, Ennahdha a créé la surprise avec certains de ses candidats. Comment ?

A Monastir d'abord, ville côtière où le parti a choisi de présenter un candidat indépendant de confession juive, Simon Slama. Certes, il n'est que septième sur la liste, mais il est le seul candidat juif de ces élections et sa présence aux côtés des islamistes est plutôt inattendue.

Ensuite, avec la mise en avant de certaines candidates non voilées aux profils assez inhabituels pour le parti là encore. Ainsi à Sidi Bou Saïd, près de Tunis, la tête de liste d'Ennahdha s'appelle Salima Ben Soltane. Une indépendante, dont les médias locaux ont surtout commenté les longs cheveux blonds et les déclarations favorables au port de la mini-jupe.

Alors du côté des islamistes, on se défend d'instrumentaliser ces candidats. « 54% de nos candidats sont indépendants. (...) Cela prouve qu'Ennahdha n'est pas réactionnaire », a déclaré le chef du parti, Rached Ghannouchi, au début de la campagne.

Malgré tout, cette ouverture affichée pour les municipales relève plutôt du coup de communication, estime Maryam Ben Salem, une politologue spécialiste d'Ennahdha. Monastir et Sidi Bou Saïd sont des localités où le mouvement sait qu'il n'a aucune chance de gagner, explique-t-elle. Il en profite donc pour redorer son image.

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