Tunisie: accrochages dans la région de Gafsa

En Tunisie, des heurts ont eu lieu dans la région de Gafsa : policiers et manifestants se sont affrontés ces dernières heures sur fond de tension économique et sociale.

L’emploi. Voilà la principale revendication des dizaines de manifestants qui ont affronté les forces de l’ordre. La police a usé de gaz lacrymogène pour lever le blocage des routes de la ville de Mdhilla, au centre du pays.

Depuis le début de l’année, la tension ne cesse de croître dans cette région de Gafsa. Son sous-sol recèle de l’un des plus importants gisements de phosphate au monde. Mais les retombées économiques locales sont loin des espérances d’une population qui se sent abandonnée du pouvoir.

La production de phosphate, moteur de l’économie tunisienne, avait repris au début du mois, après plusieurs semaines de paralysie, en raison d’un conflit sur la dernière campagne de recrutement.

Mais les jeunes Tunisiens, qui avaient levé le blocage des mines en échange de négociations directes avec le gouvernement, campaient toujours sur les sites de production. Ils demandent davantage de transparence dans les recrutements, et des emplois stables comme ceux de leurs pères et grands-pères à la mine.

Après la reprise de l’activité minière, le gouvernement, qui joue sa survie, avait dépêché cette semaine cinq ministres dans cette région reculée. Mais les annonces ont été jugées trop faibles par la population qui attendait des mesures immédiates pour relancer l’emploi et assurer le développement de cette région sinistrée. D’où les nouvelles tentatives de blocage qui ont dégénéré en heurts ce week-end.

Le bassin minier est de longue date une sorte de baromètre social de la situation du pays. En 2008, des mouvements sociaux massifs, prémices du futur printemps arabe, y avaient été lourdement réprimés.

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