« L’égalité dans l’héritage est un droit, et non une faveur », c’est sous ce slogan que près de 3 000 personnes, femmes et hommes, ont défilé jusqu’à la place du Bardo, devant le Parlement.
Parmi elles, Azza Bouleimen, une étudiante de 21 ans. Elle dénonce le caractère injuste de la loi actuelle : « La femme tunisienne, elle contribue également à l’économie autant que les hommes, elle dépense pour le foyer autant que les hommes, donc je ne vois pas pourquoi on les priverait de leur droit pour un héritage équitable. »
La marche, sous forte protection policière, s’est déroulée sans incident, à l’exception des réactions indignées de certains passants, invoquant la religion pour marquer leur refus de l’égalité successorale.
Il est clair que la question divise. Mais cela ne décourage pas Monia Ben Jemia, présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), et l’une des organisatrices de la marche.
« Déjà le fait qu’il y a un débat national sur la question, ça veut dire que c’est sorti du sacré. Il y a quelques années, c’était une question taboue, on ne pouvait absolument pas en parler. Donc je pense qu’on va pouvoir avancer, on va pouvoir l’avoir cette égalité dans l’héritage », dit-elle.
Monia Ben Jemia est optimiste, et pour cause. Le président de la République Béji Caïd Essebsi lui-même s’est prononcé l’an dernier en faveur d’une réforme de la loi sur l’héritage. Il a nommé une commission chargée de travailler sur cette question. Celle-ci devrait rendre ses recommandations cet été.
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