Les réfugiés traversent un petit pont de bois. Un passage frontalier informel contrôlé par les rebelles.
Parmi les nouveaux arrivants, Lino a fui la ville de Yei : « Je suis sortie de la ville de nuit, parce que les soldats gouvernementaux ne laissent personne partir de Yei, explique-t-il. C’est vraiment risqué sa vie. Ce sont eux qui contrôlent la partie centrale de la ville. Ils sont ceux qui tuent les populations, parce qu’ils suspectent les gens d’être des rebelles. Je les ai vus de mes propres yeux. »
Après avoir passé la frontière, les réfugiés sont conduits par le UNHCR dans le camp d’Imvepi.
« Ils tuent sauvagement les gens là-bas »
Des organisations préparent d’énormes bassines de porridge pour les réfugiés. Betty arrivée la veille attend impatiemment de recevoir sa première ration. Elle aussi a fui la ville de Yei.
« Ils tuent sauvagement les gens là-bas et ils les coupent, raconte-t-elle. Il y a même des corps morts dans la rue, des gens peuvent nous tuer sur la route. Ils utilisent des machettes et ils coupent ; ils coupent les gens, tous les gens. Juste comme ça. Il y a une tête juste ici et un corps mort différent juste là. »
Malgré les massacres en cours, aucun embargo sur les armes au Soudan du Sud n’a été voté par le Conseil de sécurité de l’ONU.