[Reportage 4/5] Les réfugiés sud-soudanais racontent le cauchemar de Yei

Le Soudan du Sud, pays le plus jeune au monde, est en proie à un violent conflit qui dure depuis 2013. Un regain de violences depuis juillet 2016 a déjà poussé 1,6 million de civils à fuir le pays. Environ la moitié a trouvé refuge en Ouganda. Ils sont plus de 2000 en moyenne chaque jour depuis juillet à traverser la frontière. Dans le nord-ouest de l’Ouganda, les populations arrivent principalement de la ville de Yei et de sa région. Une région habitée principalement par la population Kakwa. Une ville qui selon les témoignages est sous contrôle des forces gouvernementales et vit les pires violences.

Les réfugiés traversent un petit pont de bois. Un passage frontalier informel contrôlé par les rebelles.

Parmi les nouveaux arrivants, Lino a fui la ville de Yei : « Je suis sortie de la ville de nuit, parce que les soldats gouvernementaux ne laissent personne partir de Yei, explique-t-il. C’est vraiment risqué sa vie. Ce sont eux qui contrôlent la partie centrale de la ville. Ils sont ceux qui tuent les populations, parce qu’ils suspectent les gens d’être des rebelles. Je les ai vus de mes propres yeux. »

Après avoir passé la frontière, les réfugiés sont conduits par le UNHCR dans le camp d’Imvepi.

« Ils tuent sauvagement les gens là-bas »

Des organisations préparent d’énormes bassines de porridge pour les réfugiés. Betty arrivée la veille attend impatiemment de recevoir sa première ration. Elle aussi a fui la ville de Yei.

« Ils tuent sauvagement les gens là-bas et ils les coupent, raconte-t-elle. Il y a même des corps morts dans la rue, des gens peuvent nous tuer sur la route. Ils utilisent des machettes et ils coupent ; ils coupent les gens, tous les gens. Juste comme ça. Il y a une tête juste ici et un corps mort différent juste là. »

Malgré les massacres en cours, aucun embargo sur les armes au Soudan du Sud n’a été voté par le Conseil de sécurité de l’ONU.

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