Le Programme alimentaire mondial distribue du porridge chaud aux derniers arrivants. C’est la bousculade devant le camion.
Betty a son enfant pendu au sein. Elle a décidé de fuir à cause de la guerre mais aussi à cause des problèmes d’accès à la nourriture. « Ces temps-ci, si vous aviez un repas le midi il n’y en avait pas le soir, déplore-t-elle. Un repas est pour toute la journée, parce que vous ne pouvez pas vous procurer la nourriture, vous n’avez pas d’argent pour l’acheter. »
En plus impossible d’aller aux champs : « C’est dangereux en ce moment, parce que si vous vous éloignez de la ville même d’un ou deux miles vous pouvez être tués là-bas. Il y a des chances pour que vous ne rentriez pas. »
Beaucoup de cultures sont donc abandonnées. Par conséquent les prix flambent, explique cet autre réfugié : « Oui, il y a une crise alimentaire. Si vous pouviez accéder au marché à Juba vous comprendriez vraiment qu’il y a un problème. Une seule petite coupe de thé à Juba coûte 50 shillings au moment où je vous parle. C’est supposer coûter seulement 5 shillings ! »
L’ONU dénonce la crise alimentaire actuelle, soulignant que le gouvernement sud-soudanais dépense au moins la moitié de son budget pour l’armement alors qu’une partie de sa population meurt de faim.
► A (re)lire et (ré)écouter : le premier volet de cette série de reportages auprès des réfugiés sud-soudanais en Ouganda.