Dès leur arrivée les réfugiés sont accueillis au centre de santé du camp. Ils reçoivent des vitamines, les plus jeunes sont vaccinés. Les personnels soignants sont attentifs aux femmes qui allaitent, mais surtout aux enfants.
« Pour les enfants, quand ils commencent à avoir faim, ils ont des diarrhées et cela peut les tuer vraiment rapidement, explique Lydia Mudali, responsable des cas d’urgence pour l’ONG Concern. C’est pourquoi, quand les réfugiés arrivent, on leur donne tout de suite du porridge chaud après tout le processus médical. Mais pour les enfants qui sont sous-nourris nous devons les prendre en charge dès cette étape et nous stoppons le problème à ce niveau afin qu’il ne progresse pas. »
Avec son ruban coloré, Lydia mesure la taille et la grosseur des bras des enfants. L’indicateur est orange pour ce petit garçon. La maman ne donne plus de lait à cause du manque de nourriture. Elle va donc recevoir un suivi particulier comme Rose, venue chercher de la farine enrichie : « Je suis ici parce que j’ai du mal à nourrir mon enfant. La grosse difficulté est que je n’ai pas eu à manger. Cela m’a pris une semaine pour venir jusqu’ici. Je n’ai mangé que des feuilles ou ce genre de choses sur le chemin. »
Très peu de cas de malnutrition sévère ont été dénombrés par les ONG. Les populations frontalières rejoignent rapidement l’Ouganda quand elles voient leur situation alimentaire se détériorer.
L’Etat sud-soudanais estimait en février que le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire au mois d’avril serait de près de cinq millions. L’ONU a de son côté dénoncé cette famine résultant de la guerre.