Ils sont désormais présents dans les files d’attente d’enregistrement des centres d’accueil de réfugiés : les hommes. Parmi eux, un professeur attend d’être appelé par le UNHCR pour rejoindre le camp d’Imvepi. Il ne voulait pas partir de chez lui mais la situation n’était plus tenable, explique-t-il.
« Je travaillais à Yei et j’ai pris les devants de faire partir ma famille en août l’année dernière. Je pensais que les choses allaient se calmer et que peut-être quand les choses iraient mieux je viendrais chercher ma famille. Mais je me suis rendu compte que la situation était toujours plus compliquée. Chaque jour des gens meurent, il y a des tueries. »
Les tirs de plus en plus proches, une guerre qui perdure sans aucun espoir à l’horizon et pour certains la menace de l’enrôlement. Un jeune homme de 17 ans se tient tête basse au milieu du dernier groupe de réfugiés arrivé. Il s’est caché deux mois dans la brousse avant de se décider à traverser la frontière.
« J’ai décidé de venir en Ouganda parce que la situation a empiré, dit-il. Les combats se rapprochaient. Et je suis jeune, si je vais me battre on va me tirer dessus, je vais mourir et ce sera la fin de ma vie. »
Un bus l’emmène vers le camp de réfugiés. Il regarde par la fenêtre. Il espère pouvoir étudier et un jour devenir docteur.