Le contentieux entre la France et les Comores dure depuis 1975. Il a connu différentes étapes et aujourd'hui l'île comorienne de Mayotte est administrée par la France en tant que 101e département.
Le rassemblement de samedi était une façon d'appeler les deux gouvernements à dépasser leur désaccord politique pour se pencher sur l'aspect humanitaire posé par ces « opérations de décasage » comme les appelle la population mahoraise, explique Salim Souleimana le président de la fédération comorienne de la société civile.
« Maintenant, il y a plus de 400 hommes, femmes et enfants expulsés sur cette place de la République [à Mamoudzou, la préfecture de Mayotte, NDLR], affirme-t-il. Il n'y a qu'une seule toilette sur 400 personnes. Les enfants, on les approvisionne d’une bouteille d'eau par jour, et un médecin passe tous les jours, c'est tout. Concernant la nourriture, comment se protéger contre le soleil ou la pluie, rien ! Nous interpellons le gouvernement français pour qu’il fasse respecter les lois de la République française. Nous voyons que des exactions ont lieu du fait du laxisme des forces de l'ordre et des autorités françaises à Mayotte. »
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Depuis janvier, des centaines de personnes ont été chassées de leur domicile par des collectifs d'habitants de l'île, qui les accusent de « vols, agressions et meurtres ». L’île est soumise à une forte pression migratoire venue des Comores, qui engendre des tensions avec la population. Parmi les expulsés vivant sur la place de la République à Mamoudzou samedi, tous ne sont pas clandestins, au contraire. La plupart sont des Français d'origine comorienne et des Comoriens avec un titre de séjour en règle.