Trois ans après le drame de Marikana, aucun membre de la police n’a été jugé ni sanctionné, d’où l’importance de la présentation du rapport par le président sud-africain jeudi soir 25 juin. « Marikana a été une horrible tragédie qui n’a pas sa place dans une démocratie », a déclaré Jacob Zuma.
La commission d’enquête, présidée par le juge Ian Farlam, charge la police sud-africaine : « L’opération du 16 août n’aurait jamais dû avoir lieu car son plan d’action était défectueux ». La police fera l’objet d’une enquête criminelle. Le président sud-africain a d'ailleurs particulièrement pointé l'action des forces de l'ordre : « La commission a également conclu que l'opération de police aurait dû être arrêtée dés les premiers tirs sur le lieu numéro 1. Et qu'il y a eu un manque total de contrôle et de commandement de la police sur le lieu numéro 2 ».
Rétention d'informations
La commission épingle aussi la direction de la police pour rétention d’informations durant l’enquête. Le rapport n’épargne pas Lonmin, la firme britannique qui exploite la mine : « Elle n’aurait pas dû encourager les non grévistes de se rendre au travail car elle n’était pas en mesure de garantir leur sécurité durant la grève ».
En revanche les ministres Nathi Mthethwa et Susan Shabangu sont exonérés au motif que l’exécutif n’avait pas donné l’ordre d’un assaut. La commission exonère aussi Cyril Ramaphosa, l'actuel vice-président sud-africain était membre du conseil d'administration de Lonmin au moment du massacre; le parti de Julius Malema et le syndicat AMCU seront déçus sur ce point, le parti d’opposition Alliance démocratique a déploré de son côté l’absence de mécanismes d’indemnités pour les familles des victimes.