Le coup de gueule est d'une franchise inhabituelle d'autant qu'il émane de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) en Afrique de l’Est, médiatrice dans le conflit. Pour l'Igad, les forces gouvernementales ont conduit une offensive militaire d'envergure, la plus importante depuis le début du conflit. Conséquence indique-t-elle : des « actions injustifiables et effroyables » ont été commises. L'organisation condamne sans détour les « violences contre les civils, de graves violations des droits de l'homme et la destruction de nombreux villages ».
Les Nations unies renchérissent en assurant que cette dernière offensive a été marquée par des viols de femmes et de fillettes, des enlèvements d'enfants, parfois âgés de 10 ans seulement, pour en faire des soldats, ainsi que des pillages de l'aide humanitaire.
Philip Aguer, le porte-parole de l'armée sud-soudanaise, rejette en bloc ces accusations et assure que les forces loyalistes ont agi en état de « légitime défense ». L'armée, affirme-t-il, « a un code pour ses opérations qui ne lui permet pas de brûler des villages ou d'attaquer des civils innocents ».
En tout cas, la conséquence de cette guerre, c'est qu’aujourd'hui plus de la moitié des 12 millions de Sud-Soudanais ont besoin d'une assistance humanitaire.