Ensablement, pannes mécaniques à répétition, le retour vers la base avancée de Madama à 250 kilomètres prendra deux jours. Juste avant d’arriver sur la Transsaharienne, la piste qui relie le Niger à la Libye, c’est l’embrayage d’un transport de troupes qui lâche.
Moins d’une heure pour régler le problème. Le camion lourd de dépannage (CLD), la dépanneuse militaire a été appelée, mais ce camion tracte déjà un petit char ERC 90 Sagaie. Pourtant habituée des pistes africaines, la « Sagaie » a surchauffé dès le 2e jour de l’opération. Aiguille dans le rouge, température moteur à 110°… Résultat : 300 kilomètres en remorque.
Le caporal-chef Viktor n’est pas surpris, l’engin était déjà tombé en panne lors de la précédente opération : « C’est toujours comme ça, le matériel est vieux. » Et la réparation reste incertaine : « S’il y a des pièces. Il faut parfois attendre des mois pour que cela soit livré même à Ndjamena. »
Le colonel Alexis dirige la manœuvre terrestre depuis son blindé de commandement bourré d’équipement électronique, mais sans air conditionné : « Nos véhicules sont conçus pour l’Europe. Ici, on se retrouve avec des températures qui montent à 40-45 degrés peut-être même 50 degrés. Nos blindés ne sont pas prévus pour ça et souffrent aussi du sable. Il s’insinue partout et détériore tout. »
Afin de prendre le moins de risque possible, le commandement français privilégie l’utilisation de lourds véhicules blindés. Mais dans les Dunes de l’extrême nord du Niger, Barkhane devra peut-être s’alléger pour mener à bien ses missions.