Avec notre envoyé spécial,
Le soleil se lève à peine dans le désert, le caporal Vassily quitte le petit poste de combat qu’il a soigneusement camouflé entre deux rochers. La nuit a été fraîche. Depuis qu'ils ont été parachutés, les légionnaires n’ont rien trouvé. « Rien qui bouge dans cet endroit du monde », explique le caporal.
Puisque personne n’est tombé dans le piège tendu par les légionnaires autour de la passe de Salvador, les soldats de Barkhane décident d’aller chercher les jihadistes jusque sur leur site de bivouac. « Là on est juste au nord de la zone de saut, au nord de la passe de Salvador, donc là on a reçu pour mission de contrôler des points répertoriés comme étant des zones d’abri où ils ont mis de l’essence ou peut-être de la documentation », rapporte le capitaine Pierre.
En plein désert, au pied d’une dune, le capitaine Antoine se met à creuser dans le sable à un endroit très précis grâce aux photos satellites, aux coordonnées GPS et à son détecteur de métaux. « Il y a du thé, de la semoule, du riz. » Tout autour, une quinzaine de fûts de carburant, tous vides. Un point de ravitaillement pour les pick-up. « Là, vous voyez typiquement on est parfaitement à l’abri donc ils peuvent venir ici faire le plein sans être vus et ensuite laisser des fûts, commente le capitaine Pierre. C’est pour ça qu’on va percer tous les bidons, on va tout cramer pour qu’ils sachent qu’ils ne sont plus en sécurité ici. »
Finalement, sur les cinq points à fouiller, seule une cache aura été mise au jour. Pas d’armes, pas d’ordinateurs ou de pièces détachées, seulement dix kilos de riz et de semoule ainsi que des boîtes de thé.
Demain, les soldats nigériens impliqués dans l'opération nous feront visiter leur bivouac.