→ Article réactualisé mercredi 06 août
Cent quarante cinq ans après l’inauguration du canal de Suez, l’Égypte s’est lancée dans un projet qui permettra aux navires de circuler dans les deux sens sur la voie d’eau qui fait 162 kilomètres de long. Le projet consiste à percer à sec un second canal de 35 kilomètres et d’élargir et approfondir 37 kilomètres du canal existant, rapporte notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti.
Un projet financé par les Égyptiens
Dix-sept sociétés de BTP supervisées par le génie militaire égyptien vont travailler à la réalisation du projet qui devrait créer un million d’emplois. Il sera financé par des actions et obligations réservées aux seuls Egyptiens, personnes ou banques. Le coût des travaux est estimé à 6 milliards d'euros et le chantier devrait s'étaler sur cinq ans.
La première phase du projet devrait permettre de faire passer les revenus annuels du canal de 4 milliards d’euros à 10 milliards. Le canal est le plus gros apporteur de devises d'une économie qui depuis la révolution de 2011 a vu se tarir la manne touristique.
La seconde phase du chantier consistera à développer industriellement et logistiquement une zone de 72 000 kilomètres carrés qui deviendra un « hub » pour le commerce international. Cette phase sera ouverte aux investissements étrangers. Le pouvoir égyptien, pas avare de promesses pharaoniques, veut aussi construire 3000 kilomètres de routes et transformer 400 000 hectares de désert en terres agricoles.
Une conférence de pays donateurs « amis de l’Égypte », initiée par l’Arabie Saoudite et les Émirats, doit se tenir en novembre.