L'état des boîtes noires du vol Ouagadougou-Alger inquiète le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), l'autorité française en charge de leur examen. Selon sa porte-parole, Martine Del Bono, l'une d'entre elles est particulièrement détériorée : « Il y a eu un fort impact et l'une des deux boîtes noires est plus fortement endommagée que l'autre », affirme-t-elle. Ce qui laisse planer l'incertitude sur le temps que mettra son analyse, voire sur la possibilité même d'en extraire des informations.
Mais les boîtes noires sont cruciales pour déterminer les causes d'un accident aérien. Introduits dans l'aviation depuis les années 1960, ces enregistreurs de vol, pesant 7 à 10 kilogrammes, sont placés à l'arrière de l'appareil, dans des boîtiers métalliques orange munis de bandes réfléchissantes, afin d'être plus facilement repérables. L'expression « boîte noire » vient des tout premiers enregistreurs de vol, dont le support était du papier photographique protégé dans une enceinte noire.
Leur armure blindée peut résister à des chocs très violents, à des feux intenses allant jusqu'à 1 100 degrés Celsius durant une heure, ou encore à une immersion en eaux profondes (6000 mètres maximum). Dans ce dernier cas, une balise se déclenche pour émettre des ultrasons durant 30 jours, avec une portée de 2 kilomètres.
A titre d'exemple, les boîtes noires du vol AF447 Rio-Paris - qui s'est abimé dans l'Atlantique le 1er juin 2009 - ont été retrouvées 23 mois plus tard à 3 900 mètres de profondeur. Leurs informations ont pu être intégralement récupérées.
Tout avion commercial possède deux boîtes noires. L'une, nommée « Cockpit Voice Recorder » (CVR), enregistre les conversations et les sons dans la cabine de pilotage. L'autre, appelée « Digital Flight Data Recorder » (DFDR), enregistre chaque seconde tous les paramètres du vol, tels que la vitesse, l'altitude ou encore la trajectoire. Grâce aux boîtes noires, près de 90% des catastrophes aériennes peuvent être expliqués.