Le vol AH 5017 d’Air Algérie s'est écrasé dans la nuit de mercredi à jeudi, près de Gossi, à 160 kilomètres de Gao, alors que les pilotes avaient prévu de détourner leur route en raison d'une mauvaise météo. Les 118 personnes à bord sont mortes. Sur place, les investigations ont démarré, mais les réponses tarderont à venir.
Les enquêteurs sont en effet face à un véritable travail de fourmi. Sur place, ils vont devoir recueillir un maximum d'informations sur l'avion au moment de l'impact : son état avant de s'écraser, la configuration du choc. Il s’agit de déterminer notamment si l'appareil était complet au moment de s'écraser, s'il y a des traces d'explosifs, etc. Cette phase devrait durer plusieurs jours et s'annonce déjà difficile, le vol AH5017 ayant été « désintégré ».
Un impact à « forte vitesse »
Cela constitue, d'ailleurs, une première indication. Selon Rémi Jouty, directeur du BEA, « Cela montre un impact à forte énergie, probablement donc à forte vitesse ». Autre indication, la taille relativement réduite du site. L'avion n'aurait a priori pas explosé en vol, sinon des débris seraient étalés sur des kilomètres.
L'enquête vise aussi à collecter des données sur la météo, sur le contrôle aérien, sur l'entretien et l'exploitation du McDonnel Douglas 83, et sur l'équipage.
Analyser le contenu des boîtes noires
Autre point crucial, les deux boîtes noires ont été retrouvées. Les ministres algériens et maliens des Transports sont à Gaon ce dimanche, et doivent les ramener à Bamako. Elles devraient ensuite être acheminées en France. Ces boîtes doivent donner des indications sur les conversations des pilotes et les paramètres de vol. Extraire ces enregistrements prend entre quelques heures et quelques semaines, selon l'état des boîtes.
Les enquêteurs devront enfin comparer toutes ces informations, leur cohérence. Et cette phase-là pourrait prendre des mois, selon Rémi Jouty.