Crash du vol Air Algérie: le point sur l’enquête

L'enquête est toujours en cours pour déterminer les causes de la catastrophe aérienne du vol AH5017. L'avion avait disparu des radars, jeudi 24 juillet au matin, 50 minutes après avoir décollé de Ouagadougou au Burkina Faso. Il faisait route vers Alger. A son bord : 118 personnes, dont 54 Français, 23 Burkinabé et 8 Libanais. La France, pays le plus touché par la catastrophe, a pris les opérations en mains pour retrouver l'épave et c'est elle aussi qui mène désormais l'enquête.

Quatrième réunion de crise en cinq jours, ce lundi, à l’Elysée. Une réunion avec les ministres du Transport, et des Affaires étrangères, notamment, pour faire un nouveau point sur le déploiement des équipes et la situation sur les lieux du désastre. Très tôt après l'annonce de la disparition de l'avion, le président français avait tenu conférences de presse et réunions. C'est lui qui a confirmé que l'avion jusque-là déclaré « disparu » s'était bien écrasé. L’épave a été localisée dans la zone de Gossi, au nord du Mali, à 160 kilomètres au sud-ouest de Gao. C'est François Hollande, encore, qui a donné le nombre exact de victimes : 118. Et c'est lui qui a reçu les familles françaises, samedi pendant trois heures, pour leur faire part de la solidarité du pays.

La France a mis tous les moyens en œuvre dès jeudi pour retrouver le lieu de l'accident : drones, deux avions de chasse et des troupes au sol. Un témoin, qui a vu les restes de l'avion peu de temps après sa découverte, décrit des restes méconnaissables, encore fumants. « On ne voit même pas la couleur de l’avion » tant l’avion est morcelé, « désintégré » et les débris éparpillés. C'est sur ce terrain éclaté que les enquêteurs du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) et une vingtaine de gendarmes et policiers vont travailler dans les prochains jours, sur place dans le nord du Mali.

Les boites noires rapatriées à Paris

Et l’enquête pourrait faire un bond en avant, puisque les boîtes noires - les enregistreurs de vol -, sont arrivées à Paris pour être analysées par le BEA. Le processus pourrait prendre plusieurs semaines. C’est donc à une longue attente que se préparent les familles. L’attente, notamment, du rapatriement des corps. François Hollande a garanti que tous les corps seraient rapatriés, il a aussi affirmé que les familles pourraient aller voir le lieu de la catastrophe. Mais Eugène Tsonda, représentant des familles burkinabé, qui a visité le site du crash et vu les restes de l’appareil ce week-end, ne s'attend pas à un rapatriement. « Je sais au moins où sont mes frères », dit-il.

L’enquête examine toutes les possibilités quant aux causes de l’accident, mais pour l'instant, l'hypothèse privilégiée est celle d'un problème lié à des orages. Des conditions très difficiles, en raison du front intertropical, précise le pilote Jean Pierre Otelli : une rencontre de masses d’air qui crée des nuages orageux qui montent très haut dans le ciel et que les pilotes ne peuvent pas survoler et doivent contourner. C’est d’ailleurs ce que demandait à faire le pilote espagnol du vol AH5017 lors de sa dernière transmission radio.

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