Article modifié le 13 novembre 2015.
Le président Dos Santos est arrivé en fin de matinée, ce mardi, dans la cour de l’Elysée pour des entretiens et un déjeuner avec le président français, François Hollande. Une entrevue qui a duré plus de deux heures. A la sortie, le président angolais est parti sans un mot pour les journalistes.
C’est une visite, sinon historique, en tout cas très rare puisqu’elle marque la fin de treize années de brouille diplomatique entre Paris et Luanda. Une brouille, due à l’Angolagate, depuis le dépôt d’une plainte par le Ministère français de la Défense en 2001 contre plusieurs personnalités françaises.
En 2009, une condamnation de certaines de ces personnalités pour fourniture illégale d’armes à l’Angola avait coûté cher aux grandes entreprises françaises. Mais la Cour d’appel de Paris a infirmé le jugement et relaxé les prévenus de ce chef.
Aujourd’hui, la France ne peut plus se passer des marchés angolais. Les échanges franco-angolais s’élevaient à environ 1,3 milliard d’euros en 2013.
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Une rencontre entre le président angolais et une délégation de grands patrons français doit avoir lieu d’ailleurs en fin de journée au Quai-d’Orsay. Technip, un groupe d’ingénierie pétrolier a d’ailleurs signé il y a quelques jours le plus gros contrat de son histoire, 3,5 milliards d’euros, pour un chantier sous-marin en consortium avec le Néerlandais Heerema en Angola.
Sur le plan diplomatique, l’Angola préside depuis le début de l’année la conférence internationale des Grands Lacs et Paris souhaite s’appuyer diplomatiquement sur Luanda dans le règlement, notamment de la crise centrafricaine. Luanda a, par exemple, à la demande de Paris, accepté d’offrir une aide financière à la Centrafrique. Une aide qui a permis à la présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza de payer une partie des arriérés de salaire des fonctionnaires centrafricains.
Cette visite doit s’achever mercredi. Le président angolais s’envolera ensuite pour Rome où il doit notamment rencontrer le pape François.
DROIT DE REPONSE
« En vertu de l'article 13 de la loi du 29 juillet 1881 et de l'article 6 de la LCEN sur l'économie numérique, Monsieur Pierre-Joseph FALCONE tient à apporter les précisions suivantes suite à la publication de l'article en date du 29 avril 2014 intitulé « France: le président angolais reçu par François Hollande à I'Elysée ».
Il est prétendu qu'il aurait fourni « illégalement » des armes à l'Angola pendant la guerre civile.
Or, en vertu de la décision de la Cour d'appel de Paris du 29 avril2011, ce dernier a été définitivement relaxé du chef de commerce illicite d'armes.
Cette relaxe est fondée sur l'absence d'élément constitutif de l'infraction comme l'a rappelée la Cour d'Appel dans ses principaux attendus.
La Cour d'appel de Paris a en effet reconnu que « Tant par les affirmations de
l'Etat lui-même que par les actes accomplis, Monsieur FALCONE a agi au nom et
pour le compte de l'Angola; que l'Angola lui a conféré les pouvoirs requis pour
conduire les opérations dont il était chargé.... Que les actes relatifs au commerce
d'armes ont été accomplis au nom et pour le compte de l'Angola en ce qu'ils
ressortissent de l'organisation de la défense nationale de cet Etat; qu'il en va de
même des actes ayant permis le financement des opérations ».
COMMENTAIRE DE RFI
MM. Pierre Falcone et Arkadi Gaydamak ont effectivement été relaxés du chef de « commerce d'armes illicite » par la cour d'appel après avoir été condamnés à six ans fermes en première instance. Pour la cour, « il a été démontré tant par l'Etat (angolais) lui-même que par les actes accomplis, que MM. Falcone et Gaydamak ont agi au nom et pour le compte de l'Angola ». Dès lors, la fourniture d'armes à Luanda « ne relève que du droit international et (est) soustraite à l'appréciation des tribunaux français », a estimé le tribunal.
En revanche, la cour a condamné M. Falcone à 30 mois de prison ferme et 375 000 euros d'amende pour abus de biens sociaux dans la même affaire, tandis que M. Gaydamak écopait de 36 mois de prison ferme et de 375 000 euros d'amende pour fraude fiscale.