Oui, le président angolais ne met plus les pieds en France depuis ce jour de 2001 où le ministre français de la Défense de l'époque, Alain Richard, a porté plainte contre Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak pour « infraction à la législation sur les armes ». Pour José Eduardo Dos Santos, ces deux hommes d'affaires ne sont pas des malfaiteurs. Tout au contraire, ce sont de précieux amis qui l'ont aidé à acheter des armes, au plus fort de sa guerre contre l'Unita de Jonas Savimbi. Il leur a même accordé la nationalité angolaise. Autant dire qu'en 2009, quand la justice française a condamné Falcone et Gaydamak à 6 ans de prison chacun, José Eduardo dos Santos a vu rouge et a coupé le marché angolais à de nombreuses entreprises françaises, comme Airbus et Veolia.
Reçu à l'Elysée
Depuis ce pic de crise, il y a eu, en 2011, un procès en appel où les peines de prison ont été réduites de moitié. Falcone a pu sortir de prison. En décembre dernier, le président angolais n'est pas venu au sommet de l'Elysée, mais, à la suite d'un coup de fil de son homologue français, il a accepté d'aider la présidente Samba Panza à payer les salaires des fonctionnaires centrafricains. Le 29 avril, quand il sera reçu par François Hollande, il est certain que de nombreux chefs d'entreprises français piafferont derrière la porte.